Édition du mercredi 1er février 2017
Pesticides : les ventes reculent en France pour la première fois depuis 2008
Les ventes de pesticides aux agriculteurs ont reculé de 2,7 % en France entre 2014 et 2015, première baisse depuis le lancement d'un plan gouvernemental en 2008 visant à réduire l'utilisation des produits phytosanitaires, a annoncé lundi le ministre de l'Agriculture. Cette « inversion de la courbe » est « un point que l'on veut poursuivre et conforter », a indiqué Stéphane Le Foll lors d'une conférence de presse.
Le recul sur un an est encore loin d'inverser les tendances de fond puisque les ventes de produits phytosanitaires agricoles restent en hausse en France en moyenne triennale sur la période 2013-2015 par rapport à 2012-2014.
Pour faire ses comparaisons, le ministère utilise un indicateur mis en place lors du lancement du plan Ecophyto en 2008 : le « Nodu » pour « Nombre de Doses Unités » vendues. Avant de reculer de 2,7 % entre 2014 et 2015, cet indicateur avait progressé de 9,4 % entre 2013 et 2014. Entre la période 2012-2014 et 2013-2015, il a progressé de 4,2 %. Mais il avait augmenté de 5,8% entre 2011-2013 et 2012-2014.
La FNSEA, premier syndicat agricole français a salué cette première baisse, soulignant que c'était la preuve que « l'écologie incitative est plus efficace que l'écologie punitive ». Elle a également demandé de soutenir la recherche et l'innovation pour garantir des « solutions alternatives ».
L'objectif du plan Ecophyto est de parvenir à réduire de 20% le recours aux pesticides d'ici à 2021. Dans ce cadre, le ministre a insisté sur la nécessaire mise en place des certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP), sur laquelle le Sénat sera invité à se prononcer le 7 février. Les CEPP, créés sur le modèle des certificats d'économie d'énergie, sont un dispositif de politique publique visant à inciter financièrement les principaux vendeurs de produits phytosanitaires agricoles à encourager des modes de production alternatifs.
Il peuvent ainsi vendre du conseil, des équipements ou mettre en place des actions permettant une réduction de l'utilisation des produits chimiques, ce qui leur rapporte des certificats.
Par exemple, une coopérative pourra payer les services d'un conseiller agréé à ses adhérents, les agriculteurs, pour les aider à réduire les doses qu'ils utilisent dans les champs.
Si les vendeurs n'ont pas rempli leurs objectifs en nombre de certificats en 2021, ils seront pénalisés financièrement en 2022. L'amende administrative sera calculée au prorata du nombre de CEPP manquants.
Les objectifs que doivent remplir les coopératives et distributeurs varient entre 1 CEPP à gagner et plus de 700.000, en fonction des volumes de produits phytosanitaires vendus les années auparavant.
Le Conseil d'Etat avait annulé fin décembre l'ordonnance encadrant cette expérimentation, à la suite d'un recours des fabricants et distributeurs de pesticides. Les CEPP ont été réintroduits dans la proposition de loi contre l'accaparement des terres, votée le 18 janvier à l'Assemblée nationale, examinée au Sénat le 7 février. « Je ne partirai pas sans que ce dispositif soit définitivement acté », a déclaré Stéphane Le Foll lundi. (AFP)
Le recul sur un an est encore loin d'inverser les tendances de fond puisque les ventes de produits phytosanitaires agricoles restent en hausse en France en moyenne triennale sur la période 2013-2015 par rapport à 2012-2014.
Pour faire ses comparaisons, le ministère utilise un indicateur mis en place lors du lancement du plan Ecophyto en 2008 : le « Nodu » pour « Nombre de Doses Unités » vendues. Avant de reculer de 2,7 % entre 2014 et 2015, cet indicateur avait progressé de 9,4 % entre 2013 et 2014. Entre la période 2012-2014 et 2013-2015, il a progressé de 4,2 %. Mais il avait augmenté de 5,8% entre 2011-2013 et 2012-2014.
La FNSEA, premier syndicat agricole français a salué cette première baisse, soulignant que c'était la preuve que « l'écologie incitative est plus efficace que l'écologie punitive ». Elle a également demandé de soutenir la recherche et l'innovation pour garantir des « solutions alternatives ».
L'objectif du plan Ecophyto est de parvenir à réduire de 20% le recours aux pesticides d'ici à 2021. Dans ce cadre, le ministre a insisté sur la nécessaire mise en place des certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP), sur laquelle le Sénat sera invité à se prononcer le 7 février. Les CEPP, créés sur le modèle des certificats d'économie d'énergie, sont un dispositif de politique publique visant à inciter financièrement les principaux vendeurs de produits phytosanitaires agricoles à encourager des modes de production alternatifs.
Il peuvent ainsi vendre du conseil, des équipements ou mettre en place des actions permettant une réduction de l'utilisation des produits chimiques, ce qui leur rapporte des certificats.
Par exemple, une coopérative pourra payer les services d'un conseiller agréé à ses adhérents, les agriculteurs, pour les aider à réduire les doses qu'ils utilisent dans les champs.
Si les vendeurs n'ont pas rempli leurs objectifs en nombre de certificats en 2021, ils seront pénalisés financièrement en 2022. L'amende administrative sera calculée au prorata du nombre de CEPP manquants.
Les objectifs que doivent remplir les coopératives et distributeurs varient entre 1 CEPP à gagner et plus de 700.000, en fonction des volumes de produits phytosanitaires vendus les années auparavant.
Le Conseil d'Etat avait annulé fin décembre l'ordonnance encadrant cette expérimentation, à la suite d'un recours des fabricants et distributeurs de pesticides. Les CEPP ont été réintroduits dans la proposition de loi contre l'accaparement des terres, votée le 18 janvier à l'Assemblée nationale, examinée au Sénat le 7 février. « Je ne partirai pas sans que ce dispositif soit définitivement acté », a déclaré Stéphane Le Foll lundi. (AFP)
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